Priz/Prix « Bro Gozh »

Le Comité Bro Gozh a décidé en 2010 de créer le prix « Bro Gozh » qui sera remis chaque année à la personne, l’artiste, l’association ou l’institution ayant le mieux promu l’hymne national breton l’année précédente.

Le prix consiste en une œuvre de l’artiste gallois Ieuan Rees symbolisant ainsi les liens entre le Pays de Galles et la Bretagne.

2012, Nolwenn Leroy, lauréate du Prix Bro Gozh

Le programme est consultable ici avec les textes des différents intervenants.

.

2011 : Alan Stivell , lauréat du Prix Bro Gozh

C’est au cours du premier concert de la tournée « Bretagne – Pays de Galles, chantons ensemble ! » que fut remis le premier prix « Bro Gozh », le samedi 14 mai 2011, en l’église Saint-Melaine de Rennes.

Devant près de 700 spectateurs, le choeur gallois « Côr Meibion Blaenporth » et le chœur d’hommes de Bretagne « Mouezh Paotred Breizh » inaugurèrent cette série de 6 concerts prévus dans les 5 départements bretons à l’occasion de la Fête de la Bretagne.

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

Après deux chants en commun, Mor Fawr Witi (en breton Tridal a Ra va C’halon) et Cwm Rhonda (en breton Meulomp Doue)  , les deux chœurs laissèrent la place à Yann-Ber Thomin, président de la fédération des chorales d’expression bretonne Kanomp Breizh, qui s’exprima tout d’abord en gallois pour remercier « Côr Meibion Blaenporth », puis en breton au sujet du Bro Gozh et enfin pour féliciter Alan Stivell : « Fel llywydd corau llydaweg Kanomp Breizh, rydw i yn happus iawn yn croesawu heno Cor Meibion Blaenporth syn dod o Gymru. Mae nhw yn dod yn Llydaw i canu yr Hen Wlad fy Nhadau gyda ni. Diolch yn fawr i chi. Mae yr emyn ema y cyswllt cryf rhwng ein dwy wlad. Cymru a Llydaw am byth.

Evel Prezidant Kanomp Breizh e fell din trugarekaad a greiz kalon tud Cor Meibion Blaenporth hag a zo deuet amañ e Breiz da lida ganeom ar Bro Goz, koulz hag or yez. Trugarez ivez da Boellgor ar Bro Goz da veza aozet an tro-Breiz-se da ober gouel d’or han hag a zo ivez hini Bro-Gembre. Eul liamm kreñv etre on diou vro eo ar Bro Goz hag a ziskouez ez om en em gavet endro ouspenn kant vloaz ‘zo hag e chomo stard on darempredou hiviziken.

Amañ e Breiz, e vez kanet ar Bro Goz gand ol lazou-kana e fin an abadennou ha plijet om o lakaad an dud da gana ganeom. Spi am-eus o-po c’hoant kana asamblez ganeom ivez bremaig.

 Da echui e fell din rei va gourhemennou da Alan Stivell a vo roet dezañ kenta priz ar Bro Goz, abalamour d’ar brud e-neus roet n’eus ket pell d’or han, med ivez abalamour d’ar pez e-neus greet  evid yez ha sevenadur or bro. Trugarez Alan.”

 C’est en tant que tout nouveau président de l’Institut Culturel de Bretagne que Patrick Malrieu prit à son tour la parole : “Ur gwir plijadur eo bevan an abadenn-man ganeoc’h, lec’h e vo enoret war an dro Ar bro gozh hag Alan Stivell. C’est effectivement un plaisir que de partager ce moment de remise du prix Bro gozh à Alan Stivell.

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

Et ce à plus d’un titre.

Le Bro gozh  contient une charge symbolique forte et les symboles sont essentiels à tout peuple.

Non pas dans une espèce de vénération confite des signes extérieurs d’un nationalisme étroit

Mais comme expression sereine d’une identité affirmée,

Comme expression d’un symbole, image d’une communauté humaine, culturelle, historique,

Comme emblème d’une volonté d’avenir commun et maîtrisé.

Comme emblème d’une société qui le reconnaît comme tel.

 Et ceci ne prend que plus de sens  quand il s’agit d’une minorité sans état, et qui plus est d’une minorité dans un état qui se refuse à reconnaître l’existence de minorités

(…)

 Et il faut reconnaître que nous pouvons être fiers de notre hymne. Bien qu’écrit  il y a plus de 100 ans, en plein paroxysme des nationalismes d’état – qui nous ont valu les pires hécatombes, – son auteur, Taldir, a su nous épargner les tirades xénophobes, sanguinaires ou racistes.

De plus, du fait de sa parenté avec l’hymne gallois, il rappelle également cette autre facette de notre identité: notre appartenance aux nations celtiques. Et on sait combien cette communauté (communion) pan-celtique a été essentielle dans notre évolution au XIX et XXème siècle.

Alan Stivell n’en est-il pas un symbole vivant et reconnu ?

(…)

 Ceci dit, il nous appartient aussi d’être vigilant, pugnaces et réactifs car l’identité n’est pas un bien inaltérable et demande à être sans arrêt transmise, renouvelée, réinterprétée, enrichie. Et nous ne savons que trop combien longue est la liste des  droits, pourtant reconnus internationalement, mais qu’il nous reste encore à acquérir : en particulier dans le domaine de la langue,  et de l’intégrité territoriale de la Bretagne dans ses 5 départements.

 Un vers du Bro gozh nous dit : Dihunet out breman, ma Breizh. Faisons en sorte que cette affirmation soit renouvelée chaque nouveau matin ! Ra vo gwir ar frazenn –man… bemdeiz!“

 Et enfin, juste avant de remettre le prix à Alan Stivell, Lena Louarn , Vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, est revenue sur les liens officiels qui existent désormais entre les deux pays et dont l’hymne national commun est le symbole le plus fort : «(…)Diskouez a ra splann sonadeg Côr Meibion Blaenporth ha Mouezh Paotred Breizh ar youl arouezius- se pa’z eus kaoz amañ eus Kembre ha Breizh… klevit ’ta : pet bro er bed emañ ganto ar memes kan broadel tost 107 vloaz zo bremañ ? (…)

Ce concert de Côr Meibion Blaenporth et Mouezh Paotred Breizh est une démonstration éclatante de cette dynamique qui, dans le cas du Pays de Galles et de la Bretagne, prend un sens particulier… combien de pays dans le Monde partagent-ils en effet le même hymne national depuis maintenant 107 ans ? (…)

Stad zo enni ivez o kemer perzh el lañs a zo adarre gant hor Bro Gozh muiañ karet. Ur c’han a beoc’h, ur c’han a frankiz, ur c’han barzhoniel… gant ar c’han-se ec’h embann Kembreiz ha Bretoned, er memes doare ha gant ar memes birvilh, pegen tomm int ouzh o bro, o istor hag o yezh. Er c’han broadel-se emañ ar pezh a ra d’hor pobloù bezañ stag ouzh o douar hag o identelezh, gant-se ne goshay biken. Ar pezh a welomp splann bremañ, pa vez klevet adarre, evel en tachennoù sport da skouer. Gallout a ra an holl bezañ tomm outañ, kompren anezhañ, peogwir eo ur c’han hag en deus fiziañs en amzer-da-zont, ur c’han digor, troet war-zu ar frankiz hag an doujañs. Kement-se zo kaoz ez eo ur gwir ganaouenn hollvedel.

Elle est fière aussi de participer ainsi au renouveau de notre cher Bro Gozh. Hymne de paix, hymne de liberté, hymne poétique… ce chant est une déclaration d’amour que les Gallois et les Bretons envoient, de la même manière et avec la même ferveur, à leurs pays, à leurs histoires et à leurs langues. Faisant appel à ce qui est au cœur des relations de ces deux peuples à leurs terres et à leurs identités, il ne peut vieillir. Son retour bien actuel, dans nos stades par exemple, en est une démonstration ô combien éclatante ! Chant optimiste, ouvert, n’en appelant qu’à la liberté et au respect, chacun peut s’y reconnaître et le comprendre. En ce sens, il s’agit bien d’un hymne universel.

Roet e vez nerzh deomp gant ar Vro Gozh. Degas a ra da soñj deomp n’eus abadenn ebet hag a vefe echu da viken. Degas a ra da soñj deomp e c’hallomp hag e rankomp, ni Bretoned ha Kembreiz, delc’her da stourm, da chom unanet, da glask bezañ kreñvoc’h, abalamour d’hor yezhoù da vevañ, d’hor sevenadurioù da gaout lañs, deomp da vezañ anavezet da vat gant an holl. E berr gomzoù, deomp da zelc’her bepred da adsevel hor pennoù, evel o deus an holl bobloù ar gwir d’ober.

Le Bro gozh nous donne de la force. Il nous rappelle à quel point rien n’est jamais perdu. Il nous rappelle que nous pouvons et devons, Bretons comme Gallois, continuer à nous battre, à nous unir, à nous renforcer, pour que nos langues vivent, pour que nos cultures se développent, pour que nous soyons pleinement reconnus. Bref, que nous nous continuions à participer à ce mouvement de Renaissance auquel tous les peuples ont droit.

Chañs vras hon eus hiziv pa’z eus ganeomp unan eus ar re brudetañ, pe an hini brudetañ zoken mar kredan lavaret, e-mesk ar re o doa roet lañs d’an adsevel-se !

Lavaret ez eus bet kemend-all gant prezidant Skol-Uhel ar Vro, met c’hoant am eus da bouezañ me ivez : e peseurt stad e vefe hor sonerezh, hor sevenadur, paneve ar pezh a zo bet degaset dezho gant Alan Stivell ? Pet a Vretoned o dije adkavet o fouge, o c’hoant da c’houzout, o dije komprenet e oa gouest Breizh da grouiñ adarre ? Hag evit echuiñ, ar pezh a zegas ar muiañ a from em c’halon, pet a dud a vefe troet en-dro war-zu hor yezh, pet a dud a vefe en em lakaet da stourm eviti ha da reiñ lusk dezhi ?

Quelle chance aujourd’hui d’avoir à nos côtés l’un des acteurs les plus connus, sinon le plus connu, de ce mouvement ! Le Président de l’Institut culturel nous l’a dit, mais je ne peux qu’insister : quelles seraient aujourd’hui notre musique, notre culture, sans ce qu’Alan Stivell leur a apporté ? Combien de Bretonnes et de Bretons auraient-ils retrouvé une fierté, un appétit de connaître, une conscience que la Bretagne peut à nouveau créer ? Et enfin, et cela me touche particulièrement, combien auraient redécouvert notre langue, combien en seraient devenus les défenseurs puis les promoteurs ?

Trugarez dit, Alan, trugarez vras dit evit ar pezh az peus graet. Fier-ruz ha plijet-kaer on o reiñ ar Priz « Bro Gozh » dit.

Merci donc, encore merci Alan pour ce que tu as accompli. C’est avec une immense fierté et un très grand plaisir que je te remets le Prix « Bro gozh ». »

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

C’est sous des applaudissements nourris que Lena Louarn remit au nom du Comité Bro Gozh à Alan Stivell ce premier prix en reconnaissance de son engagement pour la Bretagne et de la promotion du « Bro Gozh » tout au long de sa tournée 2010.

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

Après avoir remercié vivement l’ensemble des intervenants, Alan Stivell interpréta a cappella le poème de Yann-Ber Kalloc’h, « Buhez ar Voraerion » avant de lancer le « Bro Gozh » avec les 2 chœurs et l’ensemble du public.

Photo Philippe Cousin (tous droits réservés)

Reportage réalisé par Mikael Baudu (Gwengolo Filmoù) sur la remise du premier prix Bro Gozh à Alan Stivell le 14 mai 2011 à l’église St-Melaine à Rennes.

L’ensemble du reportage est inclus dans la seconde édition du DVD « Kan ar Galon , l’histoire du Bro Gozh ma Zadoù » disponible à partir de la mi-juillet 2011.

Laisser un commentaire