Bro Gozh et Franc-Maçonnerie…..

Le blason de la loge Breizh, à Brest. (©DR)

Actu.fr, 21 novembre 2019

Où l’on apprend que l’on chante le Bro Gozh dans certaines loges.

Arnaud d’Apremont vient de publier une somme sur la franc-maçonnerie en Bretagne. Son ouvrage révèle les particularités et les aspects « identitaires » de loges bretonnes.

Fruit d’un colossal travail d’enquête mené à la faveur d’un mémoire du Diplôme d’études celtiques, le livre d’Arnaud d’Apremont lève un voile sur la franc-maçonnerie en Bretagne.

Au terme de son étude auprès des loges et des salles humides (lieux maçonniques aux profanes), le journaliste et écrivain rennais malmène d’abord les fantasmes. Surtout, dans son ouvrage Le Compas et l’Hermine, il s’attache à révéler les spécificités de la franc-maçonnerie en Bretagne.

Véritable démarche sociologique, cette investigation dans le microcosme de cette franc-maçonnerie enveloppée de mystères permet aussi d’examiner ce panorama sacrément kaléidoscopique, d’inventorier et de démêler les nombreuses obédiences et loges implantées en Bretagne.

« Il s’agit d’une photographie, mais en aucun cas d’un jugement », prévient l’auteur.

Premiers initiés dès 1644

En terre armoricaine, l’origine de la présence des frères initiés n’est pas, loin de là même, anecdotique. Elle est même attestée avant l’officialisation de la maison mère et de référence en 1717, à Londres.  Elle coïncide précisément à la guerre civile en Angleterre qui provoque l’exil de nombreux gentilshommes. Beaucoup vont faire souche en Bretagne, à l’image du célèbre facteur d’orgues, Robert Dallam.

Arnaud d’Apremont livre une histoire éclairée des premiers initiés en Bretagne, dès 1644, avec l’exode des Jacobites et leur implantation le long des ports de la Manche et de l’Atlantique. « Il existe une trace importante des frères parmi les armateurs ou encore des élèves des collèges jésuites de Quimper et de Brest », indique-t-il, envisageant même une très plausible filiation méthodologique entre les illustres Taolennoù de Michel Le Nobletz avec les tableaux de loges maçonniques.

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Certains rituels en breton

C’est toute la trame de l’étude menée par Arnaud d’Apremont, qui réussit le tour de force d’exhumer et de dévoiler des orientations, des accessoires, des attributs et même des noms tirés des matières bretonne et celtique. C’est notamment le cas d’une obédience qui a adopté le tartan national breton.

Certaines loges utilisent même parfois des rituels en breton. Plus surprenant, d’autres vont jusqu’à entonner l’hymne national breton, le Bro gozh ma zadoù, en début de tenues. Il existe même un Bro gozh réadapté en version maçonnique… dont l’auteur s’est procuré les paroles.

« Rattachées au rite écossais, d’autres loges officient avec un glenngary (calot) orné d’un insigne distinctif : une hermine accompagnée de la devise bretonne, « Jamais souillée ».

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Le Bro Gozh pour le poilu Hervé Fitamant

Le Télégramme, 12 novembre 2018

C’est à une double cérémonie qu’ont assistée les Dinéaultais dimanche. Il s’agissait d’honorer un soldat du bourg, Hervé Fitamant, né le 14 octobre 1871, mobilisé en août 1914 et qui n’hésita pas à faire Concarneau-Dinéault à pieds pour embrasser les siens.

100 ans plus tard, ses arrières petits-enfants Anne, 69 ans, Jean-François, 64 ans, Marie Paule 55 ans, Hélène 46 ans et Rozenn 47 ans ont refait le chemin de la ferme au bourg en sa mémoire. La marche a été ponctuée par le Bro Gozh ma Zadou chanté par Miss Jeunes Pays de Châteaulin.

Puis retour à la commémoration avec le discours du maire Philippe Bittel suivi d’un dépôt de gerbe par les enfants des écoles qui ont entonné la Marseillaise.

 

Le Bro Gozh en l’honneur du roi Nominoë qui triomphe au pays de Redon

Le Mémorial Nominoë qui commémore la bataille de Ballon en 845 et la victoire significative de Nominoë, à Bains-sur-Oust, a été inauguré ce samedi 26 mai 2018. Photo Ouest-France.

Ouest-France, 26 mai 2018

On en parle depuis des années. Le Mémorial Nominoë, qui commémore la bataille de Ballon en 845, a été inauguré ce samedi 26 mai 2018, en fin de matinée, à l’occasion de la Fête de la Bretagne, qui bat son plein.

Pour cette nouvelle édition de la Fête de la Bretagne, organisée par Redon et Bains-sur-Oust, avec le concours de nombreuses associations, le pays de Redon a invité Nominoë.

Inauguration du Mémorial Nominoë

Les festivités ont démarré dès vendredi soir avec le spectacle des Irlandais Avalon Celtic dances. Ce samedi matin, ils sont venus des quatre coins de la Bretagne pour célébrer le retour du roi Nominoë à Bains-sur-Oust. Depuis des années, la fédération d’associations Le Poellgor Gouel Ballon se mobilise pour rendre possible la construction d’un monument commémoratif, au lieu-dit La Bataille. En « réponse à une attente qui s’exprime depuis plus d’un siècle. » Il a été inauguré ce samedi matin.

Une œuvre contemporaine

C’est ici, en 845, que les troupes franques de Charles Le Chauve, petit-fils de Charlemagne, s’enlisèrent dans les marais, face à Nominoë et son armée.

Le monument est une oeuvre contemporaine, signée Jean-Pierre Baudu. Il symbolise comment les Francs se sont enlisés dans les marais, face à Nominoë. | Ouest-France

C’est justement ce que l’artiste du pays de Redon, Jean-Pierre Baudu, a voulu donner à voir. Un grand bouclier, pièce maîtresse réalisée par la Nouvelle métallerie de Kerpont à Caudan, représentant le chevalier Nominoë est entouré de lances, symbolisant les javelots. Le tout se trouve dans un cercle avec tous les granits de Bretagne. « C’est un cercle magique », décrit le créateur. « En face, les Francs ont des formes plus cubiques. Il y a comme un effet domino. Ils tombent. » Charles Le Chauve est représenté par des macarons en cristal, insérés dans le schiste. « C’est une œuvre contemporaine et audacieuse », commente Patrick Renaud, le vice-président du Poellgor.

Un « flambeau de la mémoire »

L’association n’a pas manqué de remercier les nombreux acteurs qui ont permis de concrétiser le projet : les bénévoles, les associations, les élus locaux, départementaux et régionaux, les nombreux donateurs, les entreprises mobilisées…

Par chance, la cérémonie a eu lieu avant les orages. Ils sont venus des quatre coins de la Bretagne pour assister à cette inauguration, très attendue. | Ouest-France

Mention spéciale aux frères Guillemot. « Nous sommes très fiers d’avoir participé à la fin du processus, qui a été très long, à l’élaboration de ça magnifique monument et surtout d’avoir aidé cette association très résiliente, à mettre en avant un véritable trésor de l’Histoire de Bretagne, qui appartient à tous les Bretons et qui mérite vraiment beaucoup plus que ce qu’il n’avait précédemment », explique Christian Guillemot.

« Nous sommes heureux d’offrir ce Mémorial à la Bretagne, conclut Patrick Renaud. Qu’il soit le flambeau de la mémoire, un éveilleur des consciences pour les jeunes générations, dont les scolaires, mais aussi pour les visiteurs et les touristes, et en tout premier lieu, pour le pays de Redon, berceau de la Bretagne. »

Cette bataille figure parmi « les onze dates qui ont fait la Bretagne », rappelle Patrick Renaud. « C’est un moment fort, analyse Jean-François Mary, président de Redon agglomération. C’est un bien public, né de la volonté d’hommes et de femmes qui sont acteurs de leur territoire. C’est une belle œuvre, dans toutes ses dimensions, une œuvre de témoignage. C’est un acte et un démarrage pour la transmission de notre histoire et de notre culture. »

L’artiste du pays de Redon Jean-Pierre Baudu avait fait la première esquisse en 2011. En 2018, son oeuvre est inaugurée. | Ouest-France

Une ode à la Bretagne

La cérémonie, ponctuée de plusieurs prises de parole et d’un intermède musical, a donné lieu à une ode à la Bretagne. Tout particulièrement avec les mots de Jean-Michel Le Boulanger, premier vice-président chargé de la culture et de la démocratie régionale au conseil régional. « J’ai soutenu le projet immédiatement, rappelle-t-il. C’est un devoir. La question de l’Histoire est essentielle. Il ne faut pas oublier d’où nous venons. Ce combat-là est aussi celui de nos territoires. Il nous faut raconter la Bretagne, qui est la nôtre. »

Plus bref, le maire de Bains-sur-Oust, Marc Derval, qui n’a pas hésité à se costumer pour l’occasion, a souligné le « travail collectif » : « Nominoë n’a pas défendu qu’une terre, mais une identité bretonne, une langue, des valeurs. Merci de venir continuer à la défrendre » 

Un symbole de paix

« Notre souhait n’est pas de magnifier une victoire, rappelle Patrick Renaud, mais d’abord de réfléchir aux aléas de l’Histoire de ce pays, de valoriser le destin de nos ancêtres. Car nous préférons la paix et la coopération des peuples, surtout en cette année 2018, année de l’Armistice. »

Un appel à la paix qui est revenu souvent dans les discours.

Le Mémorial a été inauguré en musique, d’une seule voix. Dans les dernières minutes de la cérémonie, le public, nombreux, s’est associé à Clarisse Lavanant pour chanter Le Bro gozh ma zadoù.

Blessy: le Bro Gozh pour rendre un hommage singulier à un soldat breton mort dans le village.

La Voix du Nord, 7 mai 2016

soldatbreton

Dimanche, toutes les villes du pays rendent hommage aux soldats morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. À Blessy, près de Norrent-Fontes, la cérémonie sera particulière puisqu’une famille bretonne viendra rencontrer celle qui a fleuri la tombe de son aïeul, tombé à Blessy en 1940.

D’une façon ou d’une autre, le Breton Xavier Gentric voulait commémorer le centenaire de la naissance de son oncle, Jean-Pierre Gentric, soldat mort à Blessy en 1940. Il ne se doutait pas que tout le village allait y être associé. Car l’Histoire lie les deux territoires, à travers deux familles.

Jean-Pierre Gentric a grandi en Bretagne dans la ferme familiale, avec ses frères et sœurs. Dès les premières heures de la déclaration de la guerre, en 1939, le jeune homme est mobilisé. Il intègre la 10e compagnie du 48e Régiment d’Infanterie de Guingamp. Trois jours plus tard, il est déjà en Lorraine, d’où il écrit à ses parents : « Jusqu’ici tout est calme, nous n’avons pas encore entendu des coups de canon. (…) Nous sommes partis de Guingamp samedi (…).  »

En mai 1940, Jean-Pierre a bougé. Il est désormais sous les ordres d’un officier, dans le Pas-de-Calais. Coincé au front, le 23, ce dernier lui fait brandir un drapeau blanc : le soldat Gentric est missionné, il doit aller parlementer avec les Allemands pour une reddition. Mais il trouve la mort, avec soixante-dix-sept de ses camarades.

Les soldats sont inhumés dans le cimetière de Blessy. À vingt ans à peine, Paulette Hermand et d’autres jeunes filles décident d’aller fleurir les tombes nues de ces malheureux qu’elles n’ont pas connus. Paulette entretiendra, elle, la tombe de Jean-Pierre jusqu’au rapatriement de sa dépouille dans le Finistère, en 1948.

Ensemble, ce dimanche matin

Ce dimanche matin, les familles Gentric et Hermand-Bonnel se recueilleront ensemble sur la tombe de Paulette. Puis tout le monde se rendra à l’église Saint-Omer, au pied de la plaque commémorative gravée pour rendre hommage à la mémoire du soldat Gentric et des autres combattants. « Si l’émotion n’est pas trop forte », Xavier et son cousin Clet, grâce à qui l’hommage est possible, entonneront le Bro Gozh, l’hymne régional (sic) breton.

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